Le 01 Février 2019
En 2018, le marché des fournitures du laboratoire a atteint 219 M€ de dépenses dans l’Ouest. Les filières de l’agro-alimentaire, des biotechs ou encore de l’énergie et de l’environnement y occupent une place particulièrement importante, avec des spécificités régionales relativement marquées.
La Normandie concentre plus de 40% du marché de l’Ouest
Avec près de 100 M€ de dépenses, la Normandie représente le premier marché de l’Ouest français en termes de fournitures de laboratoire.
La région se distingue par l’importance – comparativement aux autres régions françaises – de la filière énergie-environnement, qui concentre 20 M€ des dépenses. A travers ses centrales et usines de retraitement des déchets, l’industrie du nucléaire nécessite des prestations d’analyse souvent internalisées au sein des centrales (analyses de pureté, mesures de la température). Le développement de l’éolien sur le territoire représente par ailleurs des opportunités de marché, en particulier pour le contrôle de propriétés physiques et chimiques de certains composants.
Sur le plan académique, la Normandie accueille des dynamiques de regroupement de forces de recherche autour des pôles de Rouen, Le Havre et Caen, notamment au travers des Instituts Carnot I2C, Cerema ou ESP. Avec la présence du cyclotron CYCLHAD, la plateforme d’imagerie biomédicale Cyceron ou le Ganil (accélérateur d’ions lourds), Caen joue par ailleurs un rôle de premier plan au niveau national dans le nucléaire appliqué à la santé.
La Normandie est également un bassin industriel dynamique, avec 630 M€ d’investissements industriels en 2017, dont plus de 40 M€ dans les fournitures de laboratoire. Les sites de grands laboratoires pharmaceutiques tels que GSK, Sanofi ou Aspen, et de façonniers tels que Fareva, font de la région le troisième tissu de production pharmaceutique au niveau national. La Normandie est en outre une terre de production chimique, en particulier dans la plasturgie et la pétrochimie.
Une industrie agro-alimentaire prédominante en Bretagne et Pays de la Loire
Dans les deux autres régions, le segment agro-alimentaire est de loin le plus important, avec 25 M€ investis en 2018 en Bretagne et 21 M€ en Pays de la Loire, majoritairement dans le contrôle qualité et l’analyse. La Bretagne accueille notamment les sites de R&D du Groupe Roullier ou de Lactalis, tandis que les Pays de la Loire concentrent les sièges d’Eurial, Lactalis, Terrena, Eurofins, Tipiak et hébergent le GEVES, seul laboratoire national de référence pour les analyses de semences.
Les régions bénéficient par ailleurs d’un écosystème de l’innovation dense autour de l’agro-alimentaire. L’Inra possède par exemple 10 implantations en Bretagne et ActFood Bretagne regroupe 5 centres d’innovation technologique dans la valorisation des ressources végétales et marines. Plusieurs instituts Carnot et pôles de compétitivité avec des activités portées sur la filière sont également dynamiques dans les deux régions, comme Calym, AgriFood Transition, Valorial, Qualiment, Vegepolys.
Biotechs et économie bleue : la valorisation des ressources renouvelables au cœur de l’économie de demain
Au-delà de l’agro-agri, les trois régions se distinguent par l’innovation et le dynamisme entrepreneurial autour de la valorisation des ressources renouvelables, quel que soit leur domaine d’application (cosmétique, alimentation humaine, énergie, pharmacie…).
La Bretagne rayonne ainsi sur la valorisation des ressources marines, avec le Pôle Mer, de nombreuses implantations de l’Ifremer et plus de 130 projets de valorisation recensés autour des biotechs bleues.
Nantes et Angers sont également des pôles dynamiques dans les biotechs avec des sociétés comme Valneva ou OSE Immunotherapics, et l’impulsion apportée par le pôle de compétitivité Atlanpôle Biothérapies.
Portées par les trois régions, les énergies renouvelables (éolien, énergies marines) représentent enfin des secteurs d’intérêt pour le marché.
Si ces activités émergentes représentent encore des montants de dépenses faibles par rapport aux autres activités régionales, elles devraient représenter des débouchés de plus en plus importants pour les fournisseurs de laboratoires.